Diplôme d’ingénieur en Physique Quantique, Nanophysique et Microélectronique
Intégrer Phelma – Grenoble INP a été l’un des plus grands changements de ma vie. À 800 km de chez moi, j’ai dû repartir de zéro — mais grâce à la forte communauté étudiante et surtout au Bureau des Élèves, l’intégration a été bien plus facile que prévu. Grenoble est vite devenue un second chez-moi. Même si l’école d’ingénieur n’est pas une partie de plaisir, ces années ont été à la fois intenses et profondément enrichissantes.
Première année
La première année à Phelma est organisée en plusieurs parcours. Lors du premier semestre, les étudiants choisissent entre PMP (Physique et Procédés des Matériaux) et PET (Physique, Électronique et Télécommunications). Au second semestre, les deux groupes peuvent s’orienter vers un programme intermédiaire comme PI (Instrumentation Physique).
Cette structure reflète l’histoire de Phelma : l’école est issue de la fusion de trois établissements différents, et cette diversité se retrouve encore dans le choix des cours. Concrètement, les étudiants doivent faire un premier choix de spécialisation assez tôt.
J’ai initialement suivi la filière PMP avec pour objectif d’intégrer le très sélectif programme GEN (Génie Nucléaire). Environ un tiers de la promotion avait la même ambition, rendant la compétition intense. Mon fort engagement au Bureau des Élèves ne m’a pas permis d’obtenir ma place, et j’ai finalement intégré mon deuxième choix : IPHY (Physique, Microélectronique et Photonique).
Au départ, c’était décevant. Mais avec du recul, c’était la bonne décision : les cours correspondaient mieux à mes centres d’intérêt et ont ouvert la porte à de nouvelles opportunités. En fait, cela a posé les bases de tout mon parcours académique.
Deuxième année
En commençant IPHY, je digérais encore le changement, mais je me suis rapidement adapté grâce à d’excellents camarades et à des cours captivants. J’ai même commencé à apprécier des matières que je n’aimais pas auparavant — par exemple l’électronique, qui m’avait posé problème en prépa, devenait claire lorsqu’elle était abordée par des applications concrètes : théorie du bruit, étages de filtrage, et physique des composants.
Les semi-conducteurs, autrefois de simples équations interminables, prenaient vie lorsqu’ils étaient expliqués à travers des cas d’usage et le comportement des matériaux. De même, la science des matériaux me semblait abstraite jusqu’à ce que l’on étudie comment les structures influencent les propriétés et comment les combiner pour créer de nouveaux dispositifs. C’était comme débloquer un nouveau jeu vidéo : plus seulement coder les règles, mais enfin jouer avec elles.
Cette année-là, j’ai eu l’occasion de :
- Travailler en salle blanche et découvrir la nanofabrication.
- Participer à des sessions en laboratoire quantique, approfondissant mon intérêt pour les technologies quantiques.
- Contribuer à un projet collaboratif avec le CEA-Leti, où notre équipe a développé un dispositif Arduino/Python pour tester de nouveaux prototypes de RAM ferroélectrique (FeRAM). Une expérience pratique et très motivante.
- Réaliser une belle vidéo avec mes camarades : https://www.youtube.com/watch?v=jvNvOv0hjls.
L’année s’est terminée par mon premier stage de recherche à l’EPFL de Neuchâtel, qui a confirmé mon enthousiasme pour la combinaison physique, microélectronique et ingénierie quantique.
Troisième année
Après la deuxième année, les étudiants peuvent se spécialiser dans l’un des trois parcours de master : microélectronique, mécanique quantique pure, ou un parcours hybride orienté vers l’informatique quantique. Même si le terme “informatique” peut prêter à débat, ce programme offrait un équilibre parfait entre physique des dispositifs et information quantique. Je l’ai choisi dans le cadre d’un double diplôme avec l’Université Grenoble Alpes (UGA).
Ce fut une opportunité incroyable d’apprendre aux côtés de chercheurs du CEA-Leti, de l’Institut Néel (CNRS) et de start-ups comme Quboly et Silent Waves. Être exposé à la fois à des experts académiques et industriels a façonné ma vision du domaine et renforcé mon ambition de contribuer aux technologies quantiques.
Perspectives
Je poursuis maintenant cette voie avec pour objectif d’acquérir encore plus d’expérience pratique en informatique quantique, dispositifs supraconducteurs et nanofabrication avancée. Je cherche actuellement un stage dans ce domaine, impatient d’appliquer ce que j’ai appris et de continuer à explorer les technologies qui façonneront la prochaine génération de calcul.